mercredi 30 avril 2008

A la rencontre d'une autre montagne

Pas facile pour un indien de visiter notre beau pays, surtout s'il est pauvre et ne possède que son sourire sa gentillesse et qu'à 37 ans il est encore célibataire !!!
Par contre avec un gros compte en banque une situation matrimoniale et des enfants, pas de problèmes, en quelque jours on obtient un visa.
Pour Jigmat le chemin fut parsemé d'embûches, mais c'était sans compter sur notre pugnacité!
Nous l'avons accueilli à l'aéroport hier matin.



On l'aperçoit au loin derrière la vitre... c'est bien lui !!!








Julley, julley = bonjour, merci, au revoir, bienvenue bref c'est une manière bien sympathique de se saluer et toujours avec le sourire !



http://www.bfm.admin.ch/bfm/fr/home/themen/einreise/Ausweis-_und_Visumvorschriften/liste_1__staatsangehoerigkeit.html










Un ressortissant indien a besoin d'un visa et d'une lettre d'invitation qu'il fournit à l'ambassade suisse de son pays.








1ère possibilité visa accepté:


En cas de ok, il revient quelques jours plus tard avec un billet d'avion aller-retour et hop il peut embarquer et séjourner 3 mois maximum dans notre beau pays.


2ème possibilité visa refusé :


La personne qui invite peut continuer les démarches en Suisse, solliciter d'abord un préavis cantonal, puis le dossier part à Bern.


3ème possibilité position neutre du consulat qui fait suivre le dossier en suisse.


La personne qui invite continue les démarches au niveau cantonal puis le dossier part à Bern.






Le parcours du combattant de Jigmat a été le suivant:








2006, automne, de retour de trek un petit groupe de personnes décide de l'inviter, c'est Loyse qui s'occupe du dossier, elle est a la retraite et a plus de temps. Mais le "hic" Loyse a la soixantaine , célibataire, Jigmat 35 ans, célibataire, c'est louche : refus


Pourtant de nombreuses personnes interviennent au niveau cantonal, un préavis favorable est donné, mais le dernier mot appartient à Bern.







2007, automne , nouvelle demande à Dehli. La famille Torche Mercier invite.


Dehli ne veut pas se prononcer, le dossier pars en Suisse.


Le valais donne un préavis favorable Bern accepte.




Un conseil, suivre les dossiers, faire des téléphones, ne pas abandonner mais faire en sorte que le fonctionnaire puisse mettre une voix sur un "cas", ça prends du temps mais on y arrive.






29 avril 2008 Jigmat passe la frontière



Extraits de la lettre d'invitation.






Grimentz, le 12 mars 2008.


Concerne : demande de visa en faveur de M. Jigmat Dorje, né le 7 décembre 1971 en Inde, ressortissant indien, pour un séjour d’environ 3 mois en Suisse.

Invitants : Mercier Luc et famille




Monsieur,

« Lorsque j’étais très jeune encore, à peine vingt ans, j’ai voyagé 2 mois aux USA, toute seule en routard. Un soir, il était 22 h00 je suis arrivée dans une gare d’autobus, j’ai demandé à une « vieille » dame et son mari le chemin de l’auberge de jeunesse, ils attendaient leurs petites filles. Ils m’ont dit, c’est dangereux dehors à cette heure, attends nous, on va t’y emmener. Je n’ai jamais eu l’occasion d’aller à l’auberge, ils m’ont amenée chez eux, j’y ai passé deux semaines. En les quittant, je leur ai dit, je ne pourrais jamais vous rendre tout ce que vous m’avez donné. Carmel m’a dit pas de problèmes, tu rendras à d’autres, ainsi la générosité peut circuler. C’est une des plus belles leçons que la vie m’aie donné jusqu’à ce jour et j’essaie de faire mienne cette philosophie, c’est une valeur que j’ai envie de transmettre à mes enfants… » (Christine)

Nous avons eu l’occasion en 1999 de faire un trekking au Ladakh avec nos enfants Jimmy et Robin alors âgés de 7 et 11 ans. Nous y sommes retournés en 2004.
En 2007, à l’occasion de nos vacances familiales nous avons repris le chemin de l’Inde, pour une ballade en motos cette fois ci, destination Ladakh à nouveau.
Nous avons de nombreux liens avec ce pays, nous parrainons le fils d’un de nos muletiers et avons fait un séjour dans sa famille. Nous avons aussi des liens solides avec M. Jigmat Dorge qui fut notre guide lors de nos trois séjours en famille.
Cette année après discussion avec nos deux fils nous avons décidé de l’inviter, afin qu’il puisse perfectionner son français. Nous étions très heureux, lorsque les enfants étaient petits qu’ils puissent échanger quelques mots dans notre langue. Et les enfants en guise de remerciement voudraient à leur tour lui faire découvrir leur pays ils projettent de lui apprendre à skier puisque nous habitons dans une station, de lui faire découvrir nos montagnes et nos villes. Son séjour sera uniquement touristique, nous nous réjouissons de lui faire connaître notre pays, nos us et coutumes comme il l’a fait à notre égard lors de nos séjours ladakhi. Il nous a emmenés boire le thé chez son grand-père, par exemple.
Jusqu’à mi juin il est libre, car comme nous valaisans de la montagne, son emploi du temps est réglé par les saisons touristiques. Et la saison d’été reprend mi-juin au Ladakh. L’hiver il fait froid, très froid. Nous aimerions donc qu’il obtienne son visa au plus vite, et il rentrerait au cours de la deuxième semaine de juin.

Notre langue lui est très utile pour son travail, il guide de nombreux touristes suisses et français, c’est un des piliers de l’agence Adventour tour pour laquelle il travaille déjà depuis longtemps. Son patron est monsieur SB Gurong directeur est notre ami. Il vient chaque année en Suisse et nous avons eu l’occasion de l’accueillir à Grimentz, dans notre maison, trois fois.
Cette année notre fils aîné a souffert du mal des montagnes et M. Gurong l’a accueilli une semaine dans sa maison ainsi que ma femme, le temps qu’il se refasse une santé. Quelle surprise de voir que les portes de sa nouvelle maison, s’inspirait de nos portes grimentzardes !

........ Notre philosophie est qu’il est préférable d’apprendre à pêcher à un homme que de lui fournir directement du poisson. Dans ce cas pêcher ; c’est l’aider à parfaire ses connaissances linguistiques, qui lui sont utiles dans son pays et qui lui permettent de gagner sa vie. Cela sera aussi un plus pour lui dans son travail, de nous voir vivre ici, cela lui permettra de se décentrer, de mieux comprendre nos différences de mentalité, de cerner nos attentes en terme de voyage c’est ainsi que l’on crée des ponts entre les peuples.

C’est un jeune homme sérieux qui a beaucoup d’attaches avec son pays, il vient dernièrement d’acquérir un terrain dans la région de Leh sur lequel il projette construire une maison. Nous avons pu le visiter cet été. Son centre d’intérêt reste l’Inde, les montagnards ont des racines, pas seulement les montagnards valaisans, il est attaché, à sa culture, à sa famille à la terre qui l’a vu naître. Sa curiosité vis-à-vis de notre pays est légitime, cela fait tant d’années qu’il croise la route de nos compatriotes. Nous le connaissons depuis suffisamment longtemps pour être sûr de cela, pour nous porter garant de son retour, l’amitié que nous portons à son employeur est aussi un gage de sa loyauté, employeur au service duquel il fonctionne depuis bientôt dix ans. Nous espérons que notre rêve qui est aussi le sien puisse se réaliser. ..........

Dans l’attente d’un préavis favorable de votre part, recevez, Monsieur, nos meilleures salutations, la famille Mercier.

P.S. En 1999 / 2000 nous avons invité un ami népalais, qui a séjourné 3 mois avec nous, l’expérience fut pleinement réussie. Son retour n’a posé aucun problème.

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